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devant des Autels qui ne fessent pas teints du sang des animaux. Il interdisoit les juremens par des Dieux ; juremens d’autant plus inutiles, que chacun pouvoit mériter par sa conduite d’en être cru sur sa parole. Il vouloit qu’on honorât les vieillards, parce que les choses, qui ont l’avantage de la priorité de tems, exigent plus d’estime que les autres, comme dans la nature le lever du soleil est plus estimable que le coucher, dans le cours de la vie son commencement plus que sa fin, dans l’existence la génération plus que la corruption. Il recommendoit de réserver les Dieux avant les Démons[1], les Héros plus que les mortels, & ses parens plus que les autres hommes. Il disoit qu’il faut converser avec ceux-ci de maniere que d’amis il ne deviennent pas ennemis ; mais tout au contraire que d’ennemis on s’en fasse des amis. Il n’approuvoit pas qu’on possedât rien en particulier, exhortoit chacun à contribuer à l’exécution des Loix, & à s’opposer à l’injustice.

Il trouvoit mauvais que l’on gâtât ou détruisit les arbres dans le tems de la maturité de leurs fruits, & que l’on maltraitât les animaux qui ne nuisent point aux hommes. Il inculquoit la pudeur & la piété, & vouloit qu’on tint un milieu entre la joye excessive & la tristesse ; qu’on évitât de trop s’engraisser le corps ; que tantôt on

  1. Autrement, les Demi-Dieux.