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livre de ses Vies, parce qu’il ne peut que servir à bannir les vices & à avancer la vertu. Zénon, dans sa République, permet au sage de se marier & d’avoir des enfants. Il ne juge pas par opinion, c’est-à-dire qu’il ne donne son acquiescement à aucune fausseté ; il fuit la vie des Philosophes Cyniques, parce qu’elle est une chemin abrégé pour parvenir à la vertu, remarque Apollodore dans sa Morale. Il lui est permis de manger de la chair humaine, si les circonstances l’y obligent. Il est le seul qui jouisse du privilège d’une parfaite liberté, au-lieu que les méchants croupissent dans l’esclavage, puisque l’une est d’agir par foi-même, & que l’autre qui est le fruit de l’acquisition, & dont la sujétion est une suite. A cet esclavage est opposé le droit de seigneur, qui est aussi mauvais.

Non seulement les sages sont libres, ils sont même rois, puisque la royauté est un empire indépendant, & qu’on ne saurait contester aux sages, dit Chrysippe dans un ouvrage où il entreprend de prouver que Zénon a pris dans un sens propre les termes dont il s’est servi. En effet ce philosophe avance que celui, qui gouverne, doit connaître le bien & le mal ; discernement qui n’est pas donné aux méchants. Les sages sont aussi les seuls propres aux emplois de Magi-