Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Zénon rendirent ce nom encore plus illustre. Au reste les Athéniens eurent tant d’estime pour ce Philosophe, qu’ils déposèrent chez lui les clefs de leur ville, l’honorèrent d’un couronne d’or & lui dressèrent une statue d’airain. Ses compatriotes en firent autant, persuadés qu’un pareil monument, érigé à un si grand homme, leur serait honorable. Les Cittiens imitèrent leur exemple ; & Antigone lui-même lui accorda sa bienveillance. Il alla l’écouter lorsqu’il vint à Athènes, & le pria avec insistance de venir le voir ; ce qu’il refusa. Zénon lui envoya Persée, l’un de ses amis, fils de Démétrius & Cittien de naissance, qui fleurissait vers la CXXXe Olympiade, temps auquel le Philosophe étoit déjà sur l’âge. Apollonius de Tyr, dans ses Écrits sur Zénon, nous a conservé la lettre qu’Antigone lui écrivit.

Le Roi Antigone au Philosophe Zénon, salut.

,, Du côté de la fortune & de la gloire, je crois que la vie, que je mène, vaut mieux que la vôtre ; mais je ne doute pas que je ne vous sois inférieur, si je considère l’usage que vous faites de la raison, les lumières qui vous sont acquises, & le vrai bonheur dont vous jouissez. Ces raisons m’engagent à vous prier de vous rendre auprès de moi, & je me flatte que vous ne ferez point de difficulté de consentir