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ARISTIPPE.

on ne saurait rejeter les témoignages qui prouvent qu’il était bon orateur. Il avait un ami dans la personne d’un certain Aristote, nommé autrement Mythus. De tous les dialogues de Socrate, Panétius croit ne devoir admettre pour véritables que ceux de Platon, de Xénophon, d’Antisthène, et d’Escbine ; il doute de ceux de Phédon et d’Euclide ; il rejette tous les autres.

Il y a eu huit différents Eschines : le premier est le philosophe dont nous donnons la vie ; le second a traité de l’éloquence ; le troisième imita l’orateur Démosthène ; le quatrième, natif d’Arcadie, fut disciple d’Isocrate ; le cinquième, surnommé le fléau des orateurs, naquit à Mitylène ; le sixième, qui était de Naples, embrassa la secte académicienne sous Mélanthe de Rhodes, qui fut son ami particulier ; le septième, né à Milet, écrivit sur la politique ; le huitième fut sculpteur.


ARISTIPPE.

Aristippe était Cyrénéen d’origine. Eschine dit qu’attiré par la réputation de Socrate, il vint à Athènes. Selon Phanias d’Érèse, philosophe péripatéticien, il fut le premier des sectateurs de Socrate qui enseigna par intérêt, et qui exigea un salaire de ses écoliers. Ayant un jour envoyé vingt mines à son maître, elles lui furent renvoyées avec cette réponse : Que le dieu de Socrate ne lui permettait pas d’accepter de l’argent. En effet, cela déplaisait au philosophe. Xénophon n’aima pas Aristippe, et ce fut par une suite de cet éloignement qu’il publia un livre contre la volupté, dont Aristippe était défenseur, faisant Socrate juge de leur différend. Théodore, dans son ouvrage des Sectes, déclame aussi contre lui ; et Platon, dans son traité de l’Ame, ne le maltraite pas moins que les autres. Aristippe était d’un naturel qui s’accommodait aux lieux, aux temps, et au génie des personnes ; il prenait