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J’ai fait aussi cette épigramme sur sa mort:

Xénophon, parceque Cyrus te reçoit dans son amitié, les Athéniens soupçonneux te bannissent de leur ville; mais la bienfaisante Corinthe t’ouvre un asile dans son sein, où tu sais vivre heureux.

J’ai lu quelque part qu’il florissait avec les autres disciples de Socrate vers la quatre-vingt-neuvième olympiade. Istrus dit qu’il fut exilé par ordre d’Eubule et rappelé pas son avis. Au reste, il y a eu sept Xénophon : Celui dont nous parlons; le second, Athénien, et frère de ce Pythostrate qui fut auteur du poëme de Théséis, des Vies d’Epaminondas et de Pélopidas, et de quelques autres ouvrages; les troisième, nés à Cos et médecin de profession; le quatrième, historien d’Annibal; le cinquième, qui a traité des prodiges fabuleux; les sixième, natif de Paros et faiseur de statues; le septième, poëte de l’ancienne comédie[1]




ESCHINE.

Eschine, fils du charcutier Charinus, ou de Lysanius, naquit à Athènes. Extrêmement laborieux dès sa jeunesse il s’attacha tellement à Socrate qu’il ne le quittait jamais ce qui faisait souvent dire à ce philosophe que le fils d’un charcutier était le seul qui sût véritablement faire cas de lui. Idoménée rapporte que ce fut Eschine et non Criton qui conseilla à Socrate de s’enfuit de sa prison; mais que Platon attribua ce conseil à Criton, parceque Eschine était plus ami d’Aristippe que de Platon.

Eschine fut en butte aux traits de la calomnie : Ménédème d’Érétrie surtout l’accusa de s’être approprié plusieurs dialogues de Socrate, que Xantippe sa veuve lui avait donnés, Ceux qu’on appelle imparfaits sont trop

  1. On distinguait la comédie ancienne, moyenne et nouvelle. La première était fort satirique. Voyez le Thrésor d’Estienne et le P. Brumoy. Théâtre des Grecs, Tome V, page 198.