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sance aux Éphésiens la veille du jour que les Magnésiens furent vaincus; et que les vainqueurs, trouvant que Phérécyde n’était plus l’ensevelirent pompeusement dans le même endroit. Quelques uns veulent qu’étant allé à Delphes, il se précipita du haut du mon Coryce. Aristoxène, dans la Vie de Pythagore et de ses amis, rapporte qu’il mourut de maladie, et que Pythagore l’inhuma dans l’île de Délos. Il y en a même qui disent qu’il fut consumé de vermine, et que Pythagore s’étant rendu chez lui pour s’informer de sa santé, Phérécyde passa son doigt hors de la porte et lui dit: La peau le montre. Paroles qui sont depuis passées en proverbe, qui se prend toujours en mauvaise part; ceux qui le prennent en bonne part se trompent. Phérécyde disait que les dieux appelaient une table d’un nom qui désignait les dons sacrés qu’il fallait leur offrir.

Andron d’Éphèse distingue, l’autre théologien, fils de Badys, qui était celui qu’estimait Pythagore. Ératosthènes soutient qu’il n’y en eut qu’un de Syrus, et que l’autre, qui était généalogiste, était d’Athènes. On conserve encore un petit ouvrage du premier, qui commence par ces mots:

«Jupiter et le Temps sont permanents. La terre existait aussi; mais elle reçut son nom de Jupiter, qui lui donna l’honneur qu’elle possède.»

On conserve aussi son cadran astronomique dans l’île de Syrus. Duris, au deuxième livre de ses Cérémonies sacrées, rapporte l’épitaphe qu’on mit sur son tombeau:

En moi finit la sagesse; s’il y en a davantage, il faut la donner à Pythagore, que je reconnais pour le premier des Grecs.

Ion de Chio est l’auteur de celle-ci:

Modeste et rempli de vertus, ici repose, rongé de corruption celui dont l'ame possède une heureuse vie. Pareil en sagesse a Pythagore, il sonda les mœurs et étudia le génie des hommes.