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dans ses Successions, pense qu’il était de race éthéenne du côté de son père, et de famille chénéenne du côté de sa mère. Eutyphron, fils d’Héraclide de Pont, dit qu’il était né dans l’île de Crète, où il y a un bourg nommé Etea. Anaxilas au contraire le fait sortir du fond de l’Arcadie. Hipponax parle de lui en se servant de ces termes : «Myson, ce philosophe dont Apollon éleva la sagesse au-dessus de celle de tous les hommes.» Aristoxène, dans ses différentes Histoires, dit qu’il ressemblait beaucoup à Timon et à Apémante du côté des mœurs, en ce qu’il était misanthrope, et qu’on l’entendit rire seul, dans un lieu écarté de Lacédémone. Celui qui le surprit dans ce moment lui ayant demandé pourquoi il riait, n’ayant personne avec lui: C’est justement, dit-il, pour cela que je ris. Aristoxène dit que, tant par cette raison que parcequ’il était peu relevé par le lieu de sa naissance, qui n’était pas une ville, mais un simple bourg, il fut peu célèbre; et cela fut cause que plusieurs attribuèrent les choses qu’il a dites à Pisistrate le tyran, excepté Platon le philosophe, qui a parlé de lui dans son Protagoras, et qui le met à la place de Périandre. Il disait que «ce n’est point par la science des paroles qu’il faut parvenir à la connaissance des choses, mais que c’est par l’étude des choses qu’il faut déterminer les paroles; parceque les mots sont pour les choses, et non pas les choses pour les mots.» Il finit sa vie la quatre-vingt-dix-septième année de son âge.




ÉPIMÉNIDE.

Théopompe et d’autres avec lui disent qu’Épiménide était fils de Phestius; quelques uns lui donnent pour père Dosias, d’autres Agésarque. Il était Crétois d’origine et naquit à Gnosse; mais, comme il laissait croître ses cheveux, il n’avait pas l’air d’être de ce pays. Un jour, son