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toriser la supercherie. Un jeune homme lui ayant fait affront en pleine table : Mon ami, lui dit-il, si vous ne pouvez porter le fin à votre âge, vous porterez l’eau quand vous serez vieux. Il inventa pour l’utilisé publique le crochet et la roue des potiers; c’est du moins le sentiment de quelques personnes. Au reste, il écrivit cette lettre au roi de Lydie :

ANACHARSIS A CRÉSUS.

« Monarque des Lydiens, je suis venu en Grèce pour y apprendre les mœurs et les constitutions du peuple de cette contrée. Il ne me faut ni or, ni argent; je serai trop satisfait si j’ai le bonheur de retourner plus vertueux et plus éclairé dans ma patrie. Je ne viendrai donc à Sardes que parceque je regarde comme un grand avantage de mériter votre estime. »



MYSON.

Myson, fils de Strymon, comme dit Sosicrate en expliquant Hermippe, et originaire de Chénée, bourg du mont Œta, ou de la Laconie, était du nombre des sept sages; on dit que son père avait usurpé la tyrannie. Quelqu’un a écrit qu’Anacharsis ayant consulté Apollon Pythien pour savoir qui était plus sage que lui, il reçut de la prêtresse une réponse pareille à celle qu’elle avait faite à Chilon, et dont nous avons parlé dans la vie de Thalès : Je te déclare que Myson l’Ætéea, natif de Chénée, est plus sage que to . On ajoute qu’Anacharsis, s’étant mis là-dessus à le chercher, vint à son village, et que, l'ayant trouvé qui accommodait, en été, le manche de sa charrue, il lui dit: Myson, ce n’est pas à présent la saison de labourer; à quoi il repartit: C’est celle de s’y préparer. D’autres veulent que l’oracle le nomma Étéen, et sont en peine de savoir qui ce terme désigne. Parménide soupçonne qu’Étée est une village où Myson prit naissance. Sosicrate