Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/517

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


qui considèrent les choses en général, et qui ne se plaisent point à ne rien confondre par un vain discours.

XLII.

Lorsque, les circonstances demeurant les mêmes, un chose qu’on a crue juste ne répond point à l’idée qu’on s’en était faite, elle n’était point juste ; mais si, par quelque changement de circonstance, elle cesse d’être utile, il faut dire qu’elle n’est plus juste, quoiqu’elle l’ait été tant qu’elle fut utile.

XLIII.

Celui qui, par le conseil de la prudence, a entrepris de chercher de l’appui dans les choses qui nous sont étrangères, s’est borné à celles qui sont possibles ; mais il ne s’est point arrêté à la recherche des impossibles, il a même négligé beaucoup de celles qu’on peut avoir, et a rejeté toutes les autres dont la jouissance n’était point nécessaire.

XLIV.

Ceux qui ont été assez heureux pour vivre avec des hommes de même tempérament et de même opinion, ont trouvé de la sûreté dans leur société ; cette disposition réciproque d’humeurs et des esprits a été le gage solide de leur union ; elle a fait la félicité de leur vie ; ils ont eu les uns pour les autres une étroite amitié, et n’ont point regardé leur séparation comme un sort déplorable.


POSIDONIUS.

Posidonius était né à Apamée en Syrie ; il demeurait à Rhodes, où il fit commerce et enseigna la philosophie. Il avait eu pour maître Panetius ; homme fort versé dans les lettres, comme le rapporte Strabon livre XIV.

Posidonius fit un voyage à Rome : ce fut là où Cicéron prit ses leçons. C’était un homme universel : il professait la philosophie, il savait les mathématiques, la musique, la géographie, la rhétorique, et possédait l’histoire.

Cicéron avait beaucoup d’estime et d’amitié pour son maître ; entre autres rapports qu’il fait de lui, il nous a