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la privation de la douleur ; partout où il se trouve, il n’y a jamais de mal ni de tristesse.

IV.

Si le corps est attaqué d’une douleur violente, le mal cesse bientôt ; si au contraire elle devient languissante par le temps de sa durée, il en reçoit sans doute quelque plaisir ; aussi la plupart des maladies qui sont longues ont des intervalles qui nous flattent plus que les maux que nous endurons ne nous inquiètent.

V.

Il est impossible de vivre agréablement sans la prudence, sans l’honnêteté et sans la justice. La vie de celui qui pratique l’excellence de ces vertus se passe toujours dans le plaisir, de sorte que l’homme qui est assez malheureux pour n’être ni prudent, ni honnête, ni juste, est privé de tout ce qui pouvait faire la félicité de ses jours.

VI.

En tant que le commandement et la royauté mettent à l’abri des mauvais desseins des hommes, c’est un bien selon la nature, de quelque manière qu’on y parvienne.

VII.

Plusieurs se sont imaginé que la royauté et le commandement pouvaient leur assurer des amis ; s’ils ont trouvé par cette route le calme et la sûreté de leur vie, ils sont sans doute parvenus à ce véritable bien que la nature nous enseigne ; mais si au contraire ils ont toujours été dans l’agitation et dans la peine, ils ont été déchus de ce même bien, qui lui est si conforme, et qu’ils s’imaginaient trouver dans la suprême autorité.

VIII.

Toute sorte de volupté n’est point un mal en soi ; celle-là seulement est un mal qui est suivie de douleurs beaucoup plus violentes que ses plaisirs n’ont d’agrément.

IX.

Si elle pouvait se rassembler toute en elle et qu’elle renfermât dans sa durée la perfection des délices, elle serait toujours sans inquiétude, et il n’y aurait pour lors point de différence entre les voluptés.

X.

Si tout ce qui flatte les hommes dans la lascivité de leurs plaisirs arrachait en même temps de leur esprit la terreur qu’ils conçoivent des choses qui sont au-dessus d’eux, la crainte des dieux et