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cuté par le souvenir du passé et par la crainte de l’avenir ; aussi ce philosophe préfère les plaisirs de la partie intelligente à toutes les voluptés du corps.

Il prouve que la volupté est la fin de tout, parce que les bêtes ne voient pas plutôt la lumière, que, sans aucun raisonnement et par le seul instinct de la nature, elles cherchent le plaisir et fuient la douleur ; c’est une chose tellement propre aux hommes, dès le moment de leur naissance, d’éviter le mal, qu’Hercule même, sentant les ardeurs de la chemise qui le brûlait, ne put refuser des larmes à sa douleur, et fit retentir de ses plaintes les cimes élevées des montagnes d’Eubée.

Il croit que les vertus n’ont rien qui les fasse souhaiter par rapport à elles-mêmes, et que c’est par le plaisir qui revient de leur acquisition ; ainsi la médecine n’est utile que par la santé qu’elle procure : c’est ce que dit Diogène dans son second livre des Épictètes. Épicure ajoute aussi qu’il n’y a que la vertu qui soit inséparable du plaisir ; que toutes les autres choses qui y sont attachées ne sont que des accidents qui s’évanouissent.

Mettons la dernière main à cet ouvrage et à la vie de ce philosophe ; joignons-y les opinions qu’il tenait certaines, et que la fin de notre travail soit le commencement de la béatitude.


MAXIMES D’ÉPICURE.

I.

Ce qui est bienheureux et immortel ne s’embarrasse de rien, il ne fatigue point les autres ; la colère est indigne de sa grandeur, et les bienfaits ne sont point du caractère de sa majesté, parce que toutes ces choses ne sont que le propre de la faiblesse.

II.

La mort n’est rien à notre égard ; ce qui est une fois dissolu n’a point de sentiment, et cette privation de sentiment fait que nous ne sommes plus rien.

III.

Tout ce que le plaisir a de plus charmant n’est autre chose que