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sement, et épousa la personne qui était la plus assortie à son état. Vous donc aussi, Dion, prenez votre pareille.» Il est vraisemblable que Pittacus en parlait aussi par son propre sentiment; car il avait épousé la sœur de Dracon fils de Penthile, femme dont l’extraction était au-dessus de la sienne, et qui le traitait avec beaucoup de fierté.

Alcée donne à Pittacus plusieurs épithètes: l’une prise de ce qu’il avait de grands peids, l’autre de ce qu’il s’y était formé des ouvertures, une autre de l’orgueil qu’il lui attribuait, d’autres de ce qu’il était corpulent, de ce qu’il soupait sans lumière, de ce qu’il était malpropre et mal arrangé. Au reste, si l’on en croit le philosophe Cléarque, il avait pour exercice de moudre du blé. On a de lui cette lettre:

PITTACUS A CRÉSUS.

« Vous voulez que je me rendu en Lydie pour voir vos trésors. Sans les avoir vus, je crois aisément que le fils d'Alyattes surpasse en richesses tous les rois de la terre. D'ailleurs, à quoi me servirait de faire le voyage de Sardes? L’argent ne me manque point, étant content de ce dont j’ai besoin pour moi et mes amis. Je viendrai cependant, engagé par votre hospitalité, pour jouir de votre commerce.»



BIAS.

Bias de Priène fut fils de Teutame. Satyrus fait plus de cas de lui que d’aucun des autres sages de la Grèce. Plusieurs croient qu’il fut riche. Duris le dit étranger; et Phanodicus rapporte qu’il racheta des filles de Messène captives, qu’il les éleva avec des soins de père, qu’ensuite il les dota et les renvoya à Messène, auprès de leurs parents. Peu de temps après, le trépied d’or ayant été trouvé à Athènes par des pêcheurs, avec cette inscription, Au plus sage, ces filles vinrent dire que ce titre appartenait à leur libérateur: c’est le récit de Satyrus;