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le moyen d’une matière extérieure qui y est conduite, soit par la chaleur augmentée au point nécessaire pour cet effet.

« Les comètes deviennent des astres, soit par un assemblage de feu qui se réunit au bout d’un certain temps, en certains lieux, parmi les corps célestes, ou parce qu’en vertu d’une position du ciel requise pour cela, il acquiert après un certain temps un mouvement au-dessus de nous, qui fait paraître ces astres, ou parce que les comètes elles-mêmes, se trouvant dans une certaine position, s’approchent de nous et deviennent visibles.

« Quant à ce qu’elles ne nous apparaissent pas toujours, cela dépend de certaines causes qui s’y opposent, et de ce que quelques-uns de ces astres prennent un détour.

[112] Non seulement ceci vient de ce que cette partie du monde est en repos tandis que les autres tournent autour d’elle, selon l’idée de quelques philosophes ; mais aussi de ce que le mouvement de l’air qui l’environne empêche ces corps de passer autour d’elle comme les autres astres. Ajoutez à cela que les comètes ne trouveraient pas dans la suite de matière qui leur convienne ; ce qui les fait rester dans les lieux où on les aperçoit. On peut encore attribuer à cela d’autres causes, si on sait bien raisonner sur ce qui s’accorde avec les choses qui tombent sous nos sens.

« Il y a des étoiles errantes, en tant que c’est là l’ordre de leur mouvement, et il y en a de fixes. [113] Il se peut qu’outre celles qui se meuvent circulairement, il y en ait qui dès le commencement ont été destinées à faire leur révolution également, tandis que d’autres font la leur d’une manière inégale. Il se peut aussi que l’air s’étende plus également dans certains lieux par où passent les astres, ce qui leur donne un mouvement plus suivi et une lumière plus régulière, et que dans d’autres lieux il y ait des inégalités à cet égard qui produisent celles qu’on voit dans certains astres. Vouloir expliquer tout cela par une seule cause, pendant que les phénomènes conduisent à en supposer plusieurs, est une pensée déraisonnable et mal entendue de la part de ceux qui s’appliquent a une vaine astrologie, et rendent inutilement raison de plusieurs choses, tandis qu’ils continuent à embarrasser la divinité de cette administration.

[114] « On voit des astres qui ne vont pas si vite que d’autres, soit parce qu’ils parcourent plus lentement le même cercle, ou parce que dans le même tourbillon, qui les entraîne, ils ont un mouvement contraire, ou parce qu’en faisant la même révolution, les uns parcourent plus de lieux que les autres. Décider sur tout cela est une chose qui ne convient qu’à ceux qui cherchent à se faire admirer par le peuple.