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laisse. Amynomaque et Timocrate en délibéreront avec Hermachus.

On aura soin de Nicanor, ainsi que nous avons fait. Il est juste que tous ceux qui ont été les compagnons de nos études, qui y ont contribué de tout ce qu’ils ont pu, et qui se sont fait un honneur de vieillir avec nous dans la spéculation des sciences, ne manquent point, autant que nous pourrons, des choses qui leur sont nécessaires pour le succès de leurs découvertes. [21] Je veux qn’Hermachus ait tous mes livres.

S’il arrive qu’Hermachus meure avant que les enfants de Métrodore soient en âge, j’ordonne qn’Amynomaque et Timocrate se chargent de leur conduite, afin que tout se passe avec honneur, et qu’ils proportionnent la dépense qu’il faudra faire pour eux à la valeur de mes biens.

Au reste, je souhaite qu’autant qu’il sera possible, toutes ces dispositions soient exécutées de point en point, conformément à ma volonté. Entre mes esclaves, j’affranchis Mus, Nicias et Lycon. Je donne aussi la liberté à Phédrion.

[22] Voici une lettre qu’il écrivit à Idoménée, étant près de mourir :

« Je vous écrivais au plus heureux jour de ma vie, puisque c’était le dernier. Je souffrais tant de douleurs dans la vessie et dans les intestins, que rien n’en pouvait égaler la violence ; néanmoins le souvenir de mes raisonnements sur la philosophie et de mes découvertes sur la nature charmait tellement mon esprit, que ce m’était une grande consolation contre les maux du corps. Je vous recommande donc, au nom de cette amitié que vous avez toujours eue pour moi, et de ce noble penchant que dès votre jeunesse vous avez eu pour la philosophie, de soutenir les enfants de Métrodore. »

Ce fut ainsi qu’il fit son testament.

Il eut plusieurs disciples, tous fort sages et célèbres, entre autres Métrodore, Athénée, Timocrate, et Sandes de Lampsaque ; mais dont le premier fut Métrodore, qui ne l’eut pas plutôt connu, qu’il ne s’en sépara jamais, hormis un séjour de six mois qu’il fit chez lui, et d’où il revint trouver le philosophe.

[23] Ce Métrodore fut un parfait honnête homme, selon ce qu’