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il nommera pour tenir cette école, afin qu’ils y puissent plus agréablement continuer l’exercice, et que les noms de ceux qui seront appelés philosophes de notre secte soient consacrés à l’éternité.

Je recommande à Amynomaque et à Timocrate de s’appliquer, autant qu’il leur sera possible, à la réparation et à la conservation de l’école qui est dans le jardin. Je les charge d’obliger leurs héritiers d’avoir autant de soin qu’eux-mêmes en auront eu pour la conservation du jardin et de tout ce qui en dépend, et d’en laisser pareillement la jouissance à tous les autres philosophes successeurs de notre opinion.

Amynomaque et Timocrate laisseront à Hermachus pendant sa vie, et à ceux qui s’attacheront avec lui a l’étude de la philosophie, la maison que j’ai au bourg de Mélite.

[18] On prendra sur le revenu des biens que j’ai donnés à Amynomaque et à Timocrate, selon qu’on en conviendra avec Hermachus, ce qui sera nécessaire pour célébrer dans les dix premiers jours du mois de gaméléon celui de notre naissance, et ceux de mon père, de ma mère et de mes frères ; et le vingtième de la lune de chaque mois on traitera tous ceux qui nous ont suivis dans la connaissance de la philosophie, afin qu ils se souviennent de moi et de Métrodore, et qu’ils fassent aussi la même chose au mois de possidéon, en mémoire de nos frères, ainsi qu’ils nous l’ont vu observer. Il faudra qu’ils s’acquittent de ce devoir dans le mois de métagitnion en faveur de Polyène.

[19] Amynomaque et Timocrate prendront soin de l’éducation d’Épicure, fils de Métrodore, et du fils de Polyène, tandis qu’ils demeurent ensemble chez Hermachus et qu’ils prennent ses leçons.

Je veux que la fille de Métrodore soit aussi sous leur conduite, et que, lorsqu’elle sera en âge d’être mariée, elle épouse celui d’entre les philosophes qu’Hermachus lui aura choisi. Je lui recommande d’être modeste, et d’obéir entièrement à Hermachus.

[20] Amynomaque et Timocrate, après avoir pris l’avis d’Hermachus, prendront du revenu de mes biens ce qu’il faudra pour leur nourriture et pour leur entretien. Il jouira comme eux de la part et portion que je lui donne dans ma succession, parce qu’il a vieilli avec nous dans la recherche des découvertes que nous avons faites sur la nature, et que nous l’avons laissé pour notre successeur à l’école que nous avons établie : ainsi il ne sera rien fait sans son conseil. La fille, lors de son mariage, sera dotée selon les biens que je