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tion de certaines choses, et sur leur relation avec les lieux où elles se trouvent. Cela fait que celles qu’on croit grandes paraissent petites; que celles qui sont carrées semblent être rondes; que celles qui ont la superficie plane paraissent relevées; que celles qui sont droite paraissent courbes, et que celles qui sont blanches se présentent sous une autre couleur. Ainsi le soleil nous parait peu de chose, à cause de son éloignement. Les montagnes nous paraissent de loin comme des colonnes d’air et aisées à monter, au lieu que, vues de près, nous en trouvons la pente roide et escarpée. Le soleil nous paraît autre en se levant qu’il n’est à midi. Le même corps nous paraît différent dans un bois que dans une plaine. Il en est ainsi d’une figure selon qu’elle est différemment posée, et du cou d’un pigeon selon qu’il est diversement tourné. Comme donc on ne peut examiner aucune chose en faisant abstraction du lieu qu’elle occupe, il s’ensuit q’uon en ignore aussi la nature.

Leur huitième raison est tirée des diverses quantités soit du froid ou du chaud, de la vitesse ou de la lenteur, de la pâleur, ou d’autres couleurs. Le vin, pris modérément, fortifie; bu avec excès, il trouble le cerveau. On doit en dire autant de la nourriture, et d’autres choses semblables.

Leur neuvième raison consiste en ce qu’une chose paraît extraordinaire et rare, suivant qu’une autre est plus ou moins ordinaire. Les tremblements de terre ne surprennent point dans les lieux où l’on a coutume d’en sentir, et nous n’admirons point le soleil, parceque nous le voyons tous les jours. Au reste, Phavorin compte cette neuvième raison pour la huitième. Sextus et Ænésidème en font la dixième; de sorte que Sextus suppute pou dixième raison celle que Phavorin nomme la neuvième.

Leur dixième raison est prise des relations que les choses ont les unes avec les autres, comme de ce qui