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dans l’air; que la substance divine est sphérique et ne ressemble point à l’homme; qu’elle voit et entend tout, mais ne respire point; qu’elle réunit tout en elle-même, l’entendement, la sagesse et l’éternité. Il est le premier qui ait dit que tout être créé est corruptible. Il définissait l’ame un esprit, et mettait les biens au-dessous de l’entendement. Il était dans l’opinion qu’on ne doit approcher des tyrans, ou en aucune façon, ou avec beaucoup de douceur. Empédocle lui ayant dit qu’il était difficile de rencontrer une homme sage : « Vous avez raison, répondit-il, car pour en trouver un, il faut être sage soi-même. » Sotion prétend qu’avant lui personne n’avança que toutes choses sont incompréhensibles; mais il se trompe. Xénophane a écrit deux mille vers sur la fondation de Colophon et sur une colonie italienne envoyée à Élée. Il était en réputation vers la soixantième olympiade.

Démétrius de Phalère, dans son livre de la Vieillesse, et Panétius le stoïcien, dans son ouvrage de la Tranquillité, racontent qu’il enterra ses fils de ses propres mains, comme Anaxagore. Il parait, suivant ce que dit Phavorin, livre premier de ses Commentaires, que les philosophes pythagoriciens Parméniscus et Orestade pratiquèrent la même chose à l’égard de leurs enfants.

Il y a eu un autre Xénophane de Lesbos, poëte en vers ïambes. Voilà ceux qu’on appelle les philosophes divers.




PARMÉNIDE.

Parménide, fils de Pyrétus et natif d’Élée, fut disciple de Xénophane, quoique Théophraste, dans son Abrégé, le fasse disciple d’Anaximandre. Cependant, bien qu’il ait eu Xénophane pour maître, au lieu de l’avoir suivi, il se lia avec Aminias, ensuite avec Diochète, lequel, dit Sotion, était pythagoricien et pauvre, mais fort hon-