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EUDOXE.

natif de Gnide, et de qui notre Eudoxe, dans son livre de la Circonférence de la terre, dit qu’il avait pour maxime d’avertir qu’il fallait tenir son corps et ses sens dans un mouvement continuel par toutes sortes d’exercices.

Le même rapporte que cet Eudoxe de Gnide était en vogue vers la cent troisième olympiade, et qu’il découvrit les règles des lignes courbes. Il mourut dans la cinquante-troisième année de son âge. Pendant qu’il était en Egypte auprès d’iconuphis Iléliopolitain, il arriva que le bœuf Apis lui lécba l’habit ; d’où les prêtres conclurent qu’il serait fort célèbre, mais qu’il ne vivrait pas longtemps. Ce récit de Phavorin, dans ses Commentaires, nous a donné matière à ces vers sur son sujet :

On dit qu’Eudoxe, étant à Memphis, s’informa de son sort en s’adressant au bœuf célèbre de ces lieux. L’animal ne répondit rien. Eh ! qu’aurait pu dire un bœuf ? Apis manque de voix, la nature ne lui en a pas donné l’usage : mais, se tenant de côté, il lécha l’habit d’Eudoxe. Qu’annonçait-il par là ? Qu’Eudoxe ne vivrait pas longtemps. En effet, il mourut bientôt, n’ayant vécu que cinquante trois ans

La grande réputation qu’il avait dans le monde fit que, par le changement de la seconde lettre de son nom, ou l’appela d’un autre, qui signifiait homme célèbre. Mais après avoir fait mention des philosophes pythagoriciens les plus distingués, venons-en à divers autres qui se sont rendus illustres, et commençons par Héraclite.