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HIPPASUS. PHILOLAÜS.

HIPPASUS.

Hippasus de Métapont était pythagoricien. Il croyait que le monde est sujet à des vicissitudes dont le temps est déterminé, que l’univers est fini, et qu’il se meut continuellement.

Démétrius, dans son traité des Auteurs de même nom, veut qu’il n’ait laissé aucun ouvrage. Il y a eu deux Hippasus ; celui-ci, et un autre qui a traité en cinq livres de la république de Lacédémone, sa patrie.


PHILOLAÜS.

Philolaüs de Crotone fut un autre philosophe de la secte de Pythagore. Ses ouvrages sur la philosophie pythagoricienne sont ceux que Platon pria Dion de lui acheter. Ce philosophe mourut, soupçonné d’aspirer à la tyrannie. Voici une de mes épigrammes à son occasion :

Les soupçons eurent toujours de mauvaises suites. Ne fissiez-vous aucun mal, on vous tiendra pour coupable, si vous paraissez en faire. Ainsi périt autrefois Philolaüs, par un soupçon qu’il voulait imposer un rude joug à Crotone sa patrie.

Il était dans l’opinion que tout se fait par le moyen de la nécessité et de l’harmonie. Il enseigna le premier que la terre se meut circulairement ; doctrine que d’autres attribuent à Icétas de Syracuse. Il composa un livre que Platon, dit Hermippe d’après quelque écrivain, lorsqu’il vint trouver Denys en Sicile, acheta des parents de Philolaüs pour la somme de quarante mines d’Alexandrie, et qu’il tira de ce livre les matériaux dont il se servit pour bâtir son Timée.

D’autres prétendent que Platon reçut ce livre de Denys, qu’il engagea à accorder la grâce à un jeune homme disciple de Philolaüs, lequel il avait condamné à mort. Dé-