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ALCMÉON.

lui. Aristoxène raconte d’Archytas le pythagoricien que, pendant qu’il fut général, il ne perdit jamais de combat ; mais qu’ayant été démis de cet emploi par envie, l’armée succomba, et tomba au pouvoir des ennemis.

Celui-ci est le premier qui ait traité des mécaniques par des principes qui leur sont propres, et qui ait communiqué un mouvement organique à une figure faite géométriquement, en cherchant, par le moyen de la section d’un demi-cylindre, deux lignes proportionnelles, pour trouver la duplication du cube. Platon, dans sa République, atteste qu’on lui est aussi redevable de la découverte de la duplication du cube par la géométrie.


ALCMÉON.

Alcméon de Crotone, autre disciple de Pythagore, a principalement traité de la médecine, quoiqu’il ait aussi parlé de la nature, comme quand il dit que la plupart des choses humaines sont doubles[1]. Phavorin, dans son Histoire diverse, présume qu’il fut le premier qui enfanta un système de physique, et qui crut que la lune conserve éternellement la même nature. Il était fils de Pirithus, suivant son propre aveu dans l’exorde d’un ouvrage, en ces termes : Alcméon Crotoniate, fils de Pirithus, à Brontin, Léonte et Bathyllus, touchant les êtres invisibles. Les dieux ont une parfaite connaissance de ce qui regarde les choses mortelles ; mais les hommes n’en peuvent juger que par conjecture, et le reste. Il disait aussi que l’ame est immortelle, et qu’elle se meut continuellement, comme le soleil.


  1. Cela désigne les contraires, comme blanc et noir, doux et amer, etc. Ménage.