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EMPÉDOCLE.

dont nous avons parlé, il est dit qu’il tomba dans la mer par un effet de vieillesse, et qu’il s’y noya. Telles sont les opinions qu’on a sur sa mort. Voici des vers satiriques qui se trouvent sur son sujet dans notre recueil de vers de toutes sortes de mesures :

Empédocle, tu as purifié ton corps parle moyen des (lamines dévorantes qui s’élancent continuellement au travers des ouvertures de l’Etna. Je ne dirai pas que tu t’y es plongé de propos délibéré. Qu’on ignorât ton sort, c’était là ton dessein ; mais qu’il t’en coûtât la vie n’était pas ta volonté.

En voici encore d’autres :

Empédocle, dit-on, mourut d’une chute de chariot, qui lui cassa la cuisse droite. S’il fut assez malavisé pour s’être jeté dans les ouvertures du mont Etna, comment se peut-il que ses os reposent dans son sépulcre à Mégare ?

Au reste, Empédocle croyait qu’il y a quatre éléments, le feu, l’eau, la terre et l’air, accompagnés d’un accord qui les unit, et d’une antipathie qui les sépare. Il les nomme : le prompt Jupiter, Junon qui donne la vie, Pluton, et ycstis qui remplit de larmes les yeux des hu}nai)is. Jupiter est le feu, Junon la terre, Pluton l’air, et Nestis l’eau. Il ajoute que ces éléments, sujets à de continuels changements, ne périssent jamais, et que cet ordre de l’univers est éternel. Il conclut enfin que tantôt une correspondance unit ces parties, et que tantôt une contrariété les fait agir séparément. Il estimait que le soleil est un amas de feu, et un astre plus grand que la lune ; que celle-ci ressemble à un disque pour la figure ; que le ciel est semblable à du cristal, et que l’ame revêt toutes sortes de formes de plantes et d’animaux. Il assurait qu’il se souvenait d’avoir été autrefois jeune garçon et jeune fille, plante, poisson et oiseau.

On a en cinq cents vers ce qu’il a composé sur la nature et sur les expiations, et en six cents ce qu’il a écrit