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EMPÉDOCLE.

ses études de philosophie en particulier, et qu’Empédocle se mit sous la discipline d’Anaxagoreet de Pythagore, ayant imité l’un dans ses recherches sur la nature, et l’autre dans la gravité de ses mœurs et de son extérieur.

Aristote, dans son ouvrage intitulé le Sophiste, attribue à Empédocle l’invention de la rhétorique, et donne celle de dialectique à Zénon. Dans son livre des Poëtes, il dit qu’Empédocle ressemblait beaucoup à Homère, qu’il avait l’élocution forte, et qu’il était riche en métaphores et en d’autres figures poétiques. Il composa entre autres un poëme sur la descente de Xerxès en Grèce, et un hymne à Apollon ; pièces que sa sœur ou sa fille, assure Jérôme, mit au feu, l’hymne sans y penser, mais les Persiques à dessein, sous prétexte que c’était un ouvrage imparfait. Le même auteur veut qu’Empédocle ait aussi écrit des tragédies et des ouvrages de politique ; mais Héraclide, fils de Sérapion, prétend que les tragédies qu’on lui suppose sont d’un autre. Jérôme atteste qu’il lui en est tombé quarante-trois entre les mains, etXéanthe certifie avoir lu des tragédies faites par Empédocle dans le temps de sa jeunesse.

Satyrus, dans ses Vies, le qualifie de médecin et excellent orateur. La preuve qu’il en allègue est qu’il eut pour disciple Gorgias de Léonte, fameux en ce genre de science, et qui a laissé des règles sur l’art de bien dire. Apollodore, dans ses Chroniques, remarque que Gorgias vécut jusqu’à l’âge de cent neuf ans, et Satyrus raconte qu’il disait avoir connu Empédocle exerçant la magie. Lui-même en convient dans ses poésies, lorsqu’entre autres choses il dit :

Vous connaîtrez les remèdes qu’il y a pour les maux et pour soulager la vieillesse ; vous serez le seul à qui je donnerai ces lumières. Vous réprimerez la fureur des vents infatigables qui s’élèvent sur la terre, et dont l’haleine dessèche les champs laboures ; ou bien, si vous voulez, vous pourrez exciter les ouragans. vous