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PYTHAGORE.

expression proverbiale : Le maître l’a dit. Quelques uns ajoutent à ceux-là un Pythagore de Reggio, statuaire de profession, et qui passe pour avoir le premier réussi dans les proportions ; un autre de Samos, aussi statuaire ; un troisième, rhéteur, mais peu estimé ; un quatrième, médecin, qui donna quelque traité sur la hernie et sur Homère. Enfin Denys parle d’un Pythagore écrivain en langue dorique. Ératosthène, en cela d’accord avec Phavorin dans son Histoire diverse, dit que, dans la quarante-huitième olympiade, celui-ci combattit le premier, selon les règles de l’art, dans les combats du ceste ; qu’ayant été chassé et insulté par les jeunes gens, à cause qu’il portait une longue chevelure et une robe de pourpre, il fut si sensible à cet affront, qu’il alla se mesurer avec des hommes, et les vainquit. Théétète lui adresse cette épigramme :

Passant, sache que ce Pythagore de Samos, à longue chevelure, se rendit fameux dans les combats du ceste. Oui, te dit-il, je suis Pythagore ; et si tu t’informes à quelque habitant d’Élée quels furent mes exploits, tu en apprendras des choses incroyables.

Phavorin assure que ce Pythagore se servait de définitions tirées des mathématiques ; que Socrate et ses sectateurs en firent un plus fréquent usage, lequel Aristote et les stoïciens suivirent après eux[1]. On le répute encore pour le premier qui donna au ciel le nom de monde, et qui crut que la terre est orbiculaire ; ce que néanmoins Théophraste attribue à Parménide, et Zénon à Hésiode. On prétend de plus qu’il eut un adversaire dans la personne de Cydon, comme Socrate eut le sien dans celle d’Antidocus[2]. Enfin on a vu courir l’épigramme suivante à l’occasion de cet athlète :

  1. Fougerolles dit que Phavorin s’est trompé en confondant Pythagore l’athlète avec le philosophe. Diogène ne distingue pas clairement ces sujets.
  2. Voyez la note de Ménage.