il suppléait par le travail & l’assiduité. De là ce que dit Timon.
Quel est ce belier qui se glisse par tout dans la foula, cet hébeté vieillard, ce bourgeos d’Asse, ce grand parleur, qui ressemble à un mortier ?
Il endurait patiemment les rissées de ses compagnons. Quelqu’un l’ayant appellé âne, il convint qu’il était celui de Zénon, dont il pouvait seul porter le paquet. On lui faisait honte de sa timidité. C’est un heureux défaut, dit il ; j’en commets moins des fautes. Il préférait la pauvreté à l’opulence. Les riches, disait-il, jouent à la boule ; mais moi, j’ôte à la terre sa dureté & la stérilité à force de travail. Il lui arrivait quelquefois, en bêchant, de parler en lui-même. Ariston, le prit un jour sur le fait & lui demanda, , , Qui grondez-vous ? « Je n’aime pas les, , flatteurs, interrompit Arcésilas » . Aussi n’est-ce pas, reprit Cléanthe, vous flatter que de dire que vos actions & vos discours se contredisent. Quelqu’un le pria de lui apprendre quel précepte il devait le plus souvent inculquer à son fils. Celui, dit-il, qu’exprime ce vers d’Electre, Silence, vas doucement. Un Lacédémonien lui vantait le travail comme un bien. Mon cher fils, lui répondit-il avec transport, je vois que tu es né d’un dans génereux.Hecaton, dans son traité des Usages, rapporte qu’un jeune garçon d’assez bonne mine lui tint ce raisonnement ; Si celui, qui se donne un coup au ventre, est dit se frapper cette partie du corps, ne fera-t-il pas dit se donner un coup à la hanche s’il se frappe à cet endroit ? Jeune homme lui dit Cléanthe, grandes