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ARISTON


lequel, frappé orbiculairement, ensuite agité en ondes, s’insinue dans l’oreille de la même manière qu’une pierre, jetée dans l’eau, l’agite et y cause une ondulation. Le sommeil consiste dans un relâchement des sens, occasionné par la partie principale de l’âme. Ils donnent pour cause des passions les changements de l’esprit.

La semence, disent les stoïciens, est une chose propre à en produire une pareille à celle dont elle a été séparée. Par rapport aux hommes, elle se mêle avec les parties de l’âme, en suivant la proportion de ceux qui s’unissent. Chrysippe, dans son deuxième livre de Physique, appelle les semences un esprit joint à la substance ; ce qui paraît par les semences qu’on jette à terre, et qui, lorsqu’elles sont flétries, n’ont plus la vertu de rien produire, parceque la force en est perdue. Sphœrus assure que les semences proviennent des corps entiers, de sorte que la vertu générative appartient à toutes les parties du corps. Il ajoute que les germes des animaux femelles n’ont point de fécondité, étant faibles, en petite quantité, et de nature aqueuse.

La partie principale de l’âme est ce qu’elle renferme de plus excellent. C’est là que se forment les images que l’âme conçoit, que naissent les penchants, les désirs, et tout ce qu’on exprime par la parole. On place cette partie de l’âme dans le cœur.

Ceci, je crois, peut suffire pour ce qui regarde les sentiments des stoïciens sur la physique, autant qu’ils concernent l’ordre de cet ouvrage. Voyons encore quelques différences d’opinions, qui subsistent entre ces philosophes.


ARISTON.

Ariston le Chauve, natif de Chio et surnommé Sirène, faisait consister la fin qu’on doit se proposer à être in-