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ZÉNON.


entre les principes et les éléments. Les premiers ne sont ni engendrés ni corruptibles ; mais un embrasement peut corrompre les seconds. Les principes sont aussi incorporels et sans forme, au lieu que les éléments en ont une. Le corps, dit Apollodore dans sa Physique, est ce qui a trois dimensions : la longueur, la largeur, et la profondeur ; et c’est ce qu’on appelle un corps solide. La superficie est composée des extrémités du corps, et elle n’a que de la longueur et de la largeur, sans profondeur. C’est ainsi que l’explique Posidonius dans son troisième livre des Météores, considérés tant selon la manière de les entendre que selon leur subsistance[1]. La ligne est l’extrémité de la superficie, ou une longueur sans largeur ; ou bien ce qui n’a que de la longueur. Le point est l’extrémité de la ligne, et forme la plus petite marque qu’il y ait. Les stoïciens disent que l’entendement, la destinée, et Jupiter, ne» sont qu’un même dieu, qui reçoit plusieurs autres dénominations ; que c’est lui qui, par le moyen des principes qui sont en lui, change toute la substance d’air en eau ; et que, comme les germes sont contenus dans la matière, il en de même de Dieu considéré comme raison séminale du monde ; que cette raison demeure dans la substance aqueuse, et reçoit le secours de la matière pour les choses qui sont formées ensuite ; enfin, qu’après cela Dieu a créé premièrement quatre éléments : le feu, l’eau, l’air, et la terre. Il est parlé de ces éléments dans le premier livre de Zénon sur l’Univers, dans le premier livre de la Physique de Chrysippe, et dans un ouvrage d’Archédème sur les Éléments.

Ils définissent l’élément ce qui entre le premier dans la composition d’une chose, et le dernier dans sa résolution. Les quatre éléments constituent ensemble une substance sans qualités, qui est la matière. Le feu est chaud,

  1. Il paraît y avoir ici quelque équivoque ou obscurité, et il n’y a point de note.