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ZÉNON.


neutres. Le génie est une habitude à comprendre promptement ce qu’exige le devoir. Le bon choix est la science de voir quelles choses on doit faire, et de quelle manière on doit les exécuter pour agir utilement.

On distingue pareillement les vices en primitifs et subordonnés. Ceux-là sont l’imprudence, la crainte, l’injustice, l’intempérance. Les subordonnés sont l’incontinence, la stupidité, le mauvais choix ; et en général les vices consistent dans l’ignorance des choses dont la connaissance est la matière des vertus.

Par le bien les stoïciens entendent en général ce qui est utile, sous cette distinction particulière en ce qui est effectivement utile, et ce qui n’est pas contraire à l’utilité. De là vient qu’ils considèrent la vertu, et le bien qui en est une participation, de trois diverses manières : comme bien par la cause d’où il procède, par exemple une action conforme à la vertu ; et comme bien par celui qui le fait, par exemple un homme qui s’applique avec soin à la vertu[1]. Ils définissent autrement le bien d’une manière plus propre, en l’appelant la perfection de la nature raisonnable, ou de la nature en tant que raisonnable. Quant à la vertu, ils s’en font cette idée. Us regardent comme des participations de la vertu, tant les actions qui y sont conformes, que ceux qui s’y appliquent ; et envisagent comme des accessoires de la vertu la joie, le contentement, et les sentiments semblables. Pareillement ils appellent vices l’imprudence, la crainte, l’injustice, et autres pareilles participations du vice, tant les actions vicieuses que les vicieux eux-mêmes ; ils nomment encore accessoires du vice la tristesse, le chagrin, et autres sentiments de cette sorte.

Ils distinguent aussi les biens en biens de l’âme même, ou biens qui sont hors d’elle, et en ceux qui ne sont ni

  1. On croit que la troisième distinction manque ; c’est-à-dire, comme bien par la nature de l’action. Ménage.