Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée
16
THALÈS.

contraires qui revenaient tous les ans, et faisaient remonter les eaux.

Apollodore, dans ses Chroniques, fixe la naissance de Thalès à la première année de la trente-cinquième olympiade. Il mourut à la soixante-dix-huitième année de son âge, ou à la quatre-vingt-dixième, comme dit Sosicrate, qui place sa mort dans la cinquante-huitième olympiade. Il vécut du temps de Crésus, à qui il promit de faire passer sans pont la rivière d’Halys, en détournant son cours.

Démétrius de Magnésie parle de cinq autres personnes qui ont porté le nom de Thalès; d’un rhéteur de Célante qui était fort affecté; d’un peintre de Sicyone fort ingénieux; d’un troisième très-ancien, et contemporain, ou peu s’en faut, d’Hésiode, d’Homère, de Lycurge; d’un quatrième cité par Duris, dans son livre de la peinture; d’un cinquième plus récent, mais peu connu et dont parle Denis dans ses Critiques.

Thalès le sage assistait aux jeux de la lutte lorsque la chaleur du jour, la soif et les infirmités de la vieillesse lui causèrent tout d’un coup la mort; ou mit cette inscription sur son tombeau :

Autant que le sépulcre de Thalès est petit ici-bas, autant que la gloire de ce prince des astronomes est grandes dans la région étoilée.

Nous acons aussi fait ces vers sur son sujet dans le premier livre de nos Épigrammes, écrites en vers de toutes sorte de mesures:

Pendant que Thalès est attentif aux jeux de la lutte, Jupiter l’enlève de ce lieu. Je loue ce dieu d’avoir approché du ciel un vieillard dont les yeux, obscurcis par l’âge, ne pouvaient plus envisager les astres de si loin.

C’est de lui qu’est cette maxime : « Connais-toi toi-même; » maxime qu’Antisthène dans ses Successions attribue à Phémonoé, en accusant Chilon de se l’être injustement appropriée.