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ZÉNON.


ε, ι, ο, υ, ω (é, i, o, u, ô)), et six muettes, β, γ, δ, ϰ, π, τ (b, g, d, k, p, t). La voix diffère de la parole en ce qu’un son fait aussi une voix, et que la parole est un son articulé. La parole diffère aussi du discours en ce qu’un discours signifie toujours quelque chose ; au lieu qu’il y a des paroles qui n’emportent point de signification, comme serait le mot blitri ; ce qui n’a jamais lieu par rapport au discours. Il y a aussi de la différence entre les idées de parler et de proférer quelque chose ; car on ne profère que les sons, au lieu qu’on parle des actions, de celles du moins qui peuvent être un sujet de discours.

Diogène, dans son Traité de la Voix, ainsi que Chrysippe, font cinq parties du discours, le nom, l’appellation, le verbe, la conjonction, et l’article ; mais Antipater y en ajoute une moyenne, dans son ouvrage sur les Dictions et les choses qui se disent. Selon Diogène, l’appellation est une partie du discours qui signifie une qualité commune, comme celle d’homme ou de cheval ; le nom, une partie du discours donnant à connaître une qualité particulière, comme Diogène, Socrate ; le verbe, une partie du discours qui désigne vui attribut simple, ou, selon quelques uns, un élément indéclinable du discours, et qui signifie quelque chose de composé par rapport à un ou à plusieurs, comme J’écris ou Je parle ; la conjonction, une partie indéclinable qui unit les diverses parties du discours ; l’article, un élément du discours qui a les cas des déclinaisons, et qui distingue les genres des noms et les nombres, comme il, elle, ils, elles.

Le discours doit avoir cinq ornements : l’hellénisme, l’évidence, la brièveté, la convenance, et la grâce. Par l’hellénisme on entend une diction exempte de fautes, conçue en termes d’art et non vulgaires ; l’évidence, une expression distincte, et qui expose clairement la pensée ; la brièveté renferme une manière de parler qui embrasse tout ce qui est nécessaire à l’intelligence d’une chose. La convenance requiert que l’expression soit appropriée à la