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LIVRE PREMIER.


THALÈS.

Hérodote, Duris et Démocrite disent que Thalès naquit d’Examius et de Cléobuline, qui était issue des Thélides, famille fort illustre parmi les Phéniciens, selon Platon, qui fait descendre cette maison de Cadmus et d’Agénor. Thalès est le premier qui porta le nom de sage: il florissait lorsque Damasias était archonte d’Athènes; et ce fut aussi dans ce temps-là que les autres sages furent ainsi nommés, comme le rapporte Démétrius de Phalère dans son Histoire des Archontes.

Ce philosophe ayant suivi Nilée à son départ de Phénicie, son pays natal, obtint à Milet le droit de bourgeoisie; d’autres conjecturent pourtant qu’il y prit naissance d’une maison noble du lieu. Après avoir vaqué aux affaires de l’état, il résolut de consacrer tous ses soins à la contemplation de la nature. Quelques uns croient qu’il n’a laissé aucun ouvrage à la postérité. On le fait auteur de l’Astrologie marine, mais on est redevable de cet ouvrage à Phocus de Samos. Callimaque lui attribue dans ses vers d’avoir fait connaître la petite Ourse. Il dit qu’il «remarqua la constellation du Chariot, qui sert de guide aux Phéniciens dans leur navigation.» D’autres, qui croient qu’il a écrit quelque chose, lui attribuent seulement deux traités, l’un sur le solstice et l’autre sur l’équinoxe, persuadé qu’après ces deux objets difficiles à développer, il n’en restait plus que de faciles à concevoir. Quelques uns, entre autres Eudème dans son Histoire de l’Astrologie, le font passer pour avoir frayé la route des secrets de cette science, personne avant lui n’ayant encore pré-