Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/24

Cette page n’a pas encore été corrigée
8
PRÉFACE.

l’érétrique, Clitomaque de Carthage, la dialectique; Aristote la péripatéticienne; Zénon, la cittique, la stoïcienne et Épicure, celle qui est nommée de son nom. Hippobote, dans son livre des Sectes, en compte une de moins, et en fait le détail dans l’ordre suivant : la mégarique, l’érétrique, la cyrénaïque, l’épicurienne, l’annicérienne, la théodorienne, la zénonienne ou stoïcienne, l’ancienne académie, la péripatéticienne; passant sous silence dans ce catalogue les sectes cynique, éliaque et dialectique. Quant à la pyrrhonienne la plupart la mettent au rebut, à cause de l’obscurité de ses principes. Il y en a pourtant qui la regardent en partie comme étant une secte, en partie comme n’en étant point une. C’est une secte, disent-ils, en tant que la nature d’une secte est de suivre quelque opinion évidente, ou qui parait l’être; et en ce sens on peut l’appeler convenablement la secte sceptique. Mais si par le mot secte on entend des dogmes suivis, ce n’est plus la même chose, puisqu’elle ne contient point de dogmes.

Voilà les remarques que nous avions à faire sur les commencements, la durée, les partie et les différentes sectes de la philosophie.

Il n’y a pas longtemps que Potamon d’Alexandrie introduisit une nouvelle secte de philosophie éclectique, composée de ce qu’il y avait de meilleur selon lui dans toutes les autres. Il dit dans son Institution que pour saisir la vérité deux choses sont requises; dont la première, savoir le principe qui juge, est la plus considérable, et l’autre, le moyen par lequel se fait le jugement, savoir une exacte représentation de l’objet. Il croit que la matière, la cause, l’action et le lieu sont les principes de toutes choses, puisque dans la recherche des choses on a pour but de savoir de quoi, par qui, comment et où elles sont. Il établit aussi pour dernière fin des actions une vie ornée de toutes les vertus, sans excepter pour ce qui regarde le corps les biens extérieurs et ceux de la nature. Passons à présent à l’histoire des philosophes et commençons par Thalès.