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DÉMÉTRIUS.

intitulé Spéculatif, un des trois Poètes tragiques, un de Caractères, un de la Poésie et des Poètes, un des Conjectures, un de la Prévoyance, quatre d’Expositions d’Héraclite, un d’Expositions de Démocrite, deux de Solutions de controverses, un de Demandes, un des Espèces, un de Solutions, un d’Avertissements, un à Denys. Sur la rhétorique il a fait un livre intitulé Du Devoir de l’Orateur, ou Protagore. Ses livres d’histoire roulent sur les pythagoriciens et sur les découvertes ; parmi ces ouvrages il y en a dans lesquels Héraclide a imité le goût des auteurs comiques, comme quand il parle de la volupté et de la tempérance ; d’autres fois il suit le goût tragique, comme quand il parle des choses qui sont aux enfers, de la piété et de la puissance ; il met aussi quelquefois un certain tempérament dans ses expressions lorsqu’il fait parler des philosophes, des capitaines et des citoyens. On a encore de lui des ouvrages de géométrie et de dialectique.

Il y a des auteurs qui disent qu’il délivra sa patrie en tuant celui qui l’opprimait : c’est ce que rapporte entre autres Démétrius de Magnésie dans son livre des Personnes qui ont porté le même nom. Il ajoute qu’Héraclide ayant apprivoisé un dragon et étant à la veille de mourir, il pria un de ses proches de cacher son corps et de mettre le serpent à sa place, afin qu’on crût que les dieux l’avaient enlevé : que cela se fit, mais que pendant qu’on le portait en terre en le comhlant de louanges, le dragon, effarouché par les cris, s’élança d’entre le linceul qui couvrait le corps, et épouvanta les assistants ; qu’ensuite on trouva Héraclide lui-même, non tel qu’il avait voulu paraître, mais tel qu’il était. J’ai fait là-dessus cette épigramme :

Héraclide, quelle est la folie d’en vouloir imposer après ta mort ? tu veux passer pour un dragon qui, au lieu de jouer ton personnage, fait voir que tu lui ressembles par ton manque de sagesse.