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PRÉFACE.

née, Phérécyde de Scyros, et Épiménide de Crète ; quelques uns y ajoutent encore Pisistrate le tyran.

Il y eut deux écoles principales de philosophie : cette d’Anaximandre qui fut disciple de Thalès, et celle de Pythagore qui fut disciple de Phérécyde. La philosophie d’Anaximandre fut appelée ionienne, eu égard à ce que l’Ionie était la patrie de Thalès, qui était de Milet, et qui instruisit Anaximandre. Celle de Pythagore fut nommée italique, parceque Pythagore son auteur avait passé la plus grande partie de sa vie en Italie. L’ionienne finit à Clitomaque, Chrysippe et Théophraste ; l’italique, à Épicure.

Thalès et Anaximandre eurent pour successeurs en premier lieu, jusqu’à Clitomaque, Anaximène, Anaxagore, Archélaüs, Socrate qui introduisit l’étude de la morale, ses sectateurs, et surtout Platon fondateur de l’ancienne académie, Speusippe, Xénocrate, Polémon, Crantor, Cratès, Arcésilas qui fonda la moyenne académie, Lacydes qui érigea la nouvelle, et Carnéades. En second lieu, jusqu’à Chrysippe, Antisthène, successeur de Socrate, Diogène le Cynique, Cratès de Thèbes, Zénon le Cittique, et Cléanthe.

En troisième lieu, jusqu’à Théophraste, Platon, Aristote et Théophraste lui-même, avec lequel et les deux autres dont nous avons parlé, c’est-à-dire Clitomaque et Chrysippe, s’éteignit la philosophie ionienne.

À Phrécyde et à Pythagore succédèrent Télauge, fils de Pythagore, Xénophane, Parménide, Zénon d’Élée, Leucippe, Démocrite ; après lequel Nausiphane et Naucyde furent fameux entre plusieurs autres ; enfin Épicure, avec lequel la philosophie italique finit.

On distingue les philosophes en dogmatistes et incertains. Les dogmatistes jugent des choses comme étant à la portée de l’esprit de l’homme. Les autres au contraire en parlent avec incertitude, comme si elles surpassaient notre entendement, et ne portent leur jugement sur rien. Parmi ces philosophes, il y en a qui ont laissé des ouvrages à la postérité, et d’autres qui n’ont rien mis au jour, tels que