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ARISTOTE.

esclave, on lui achètera un esclave, ou on lui en donnera la valeur en argent. Tacho recouvrera sa liberté lorsque ma fille se mariera. on affranchira pareillement alors Philon et Olympius avec son fils. Les enfants de mes domestiques ne seront point rendus ; mais ils, passeront au service de mes héritiers jusqu’à l’âge adulte, pour être affranchis alors s’ils l’ont mérité. On aura soin encore de faire achever et placer les statues que j’ai commandées à Gryllion, savoir celles de Nicanor, de Proxène et de la mère de Nicanor. On placera aussi celle d’Arimneste pour lui servir de monument, puisqu’il est mort sans enfants. Qu’on place aussi dans le Némée, ou ailleurs, comme on le trouvera bon, la Cérès de ma mère. On mettra dans mon tombeau les os de Pythias, comme elle l’ordonné. On exécutera aussi le vœu que j’ai fait pour la conservation de Nicanor, en plaçant à Stagira les animaux de pierre que j’ai voués pour lui a Jupiter et à Minerve sauveurs : ils doivent être de quatre coudées.

Ce sont là ses disposition testamentaires.

On dit qu’on trouva chez lui quantité de vases de terre. Lycon rapporte qu’il se baignait dans un grand bassin où il mettait de l’huile tiède, qu’il revendait ensuite ; d’autres disent qu’il portait sur l’estomac une bourse de cuir qui contenait de l’huile chaude, et qu’en dormant il tenait dans la main une boule de cuivre au-dessus d’un bassin, afin qu’en tombant dans le bassin elle le réveillât.

On a de lui plusieurs belles sentences. On lui demandait ce que gagnent les menteurs en déguisant la vérité : il leur arrive, dit-il, qu’on ne les croit pas, lors même qu’ils ne mentent point. On lui reprochait qu’il avait assisté un méchant homme : Je n’ai pas eu égard à ses mœurs, dit-il, mais à sa qualité d’homme. Il disait continuellement à ses amis et à ses disciples que la lumière corporelle vient de l’air qui nous environne ; mais qu’il n’y a que l’étude des sciences qui puisse éclairer l’ame. Il reprochait aux Athéniens qu’ayant inventé le froment et les lois, ils se servaient bien de l’un pour vivre, mais ne faisaient aucun usage des autres pour se conduire. Il disait que les sciences ont des racines amères, mais