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ARISTOTE.

Phavorin dit, dans son Histoire qu’Aristote avant de mourir composa un discours apologétique pour lui, dans lequel il dit qu’à Athènes « la poire nait sur le poirier, et la figue sur le figuier[1]. » Apollodore, dans ses Chroniques, croit qu’il naquit la première année de la quatre-vingt-dix-neuvième olympiade ; qu’il avait dix-sept ans lorsqu’il se fit disciple de Platon; qu’il demeura chez lui jusqu’à l’âge de trente-sept; qu’alors il se rendit à Mitylène sous le règne d’Eubule, la quatrième année de la cent huitième olympiade; que Platon étant mort la première année de cette olympiade, il partit sous Théophile ( archonte ) pour aller voir Hermias, auprès duquel il s’arrêta trois ans; qu’ensuite il se transporta à la cour de Philippe, sous Pythodote ( archonte ), la seconde année de la cent neuvième olympiade, et lorsque Alexandre avant quinze ans; que de Macédoine il repassa à Athènes, la seconde année de la cent onzième olympiade; qu’il y enseigna treize ans dans le lycée; qu’enfin il se retira en Chalcis la troisième année de la cent quatorzième olympiade, et y mourut de maladie, âge de soixante-trois ans, dans le même temps à peu près que Démosthène mourut, sous Philoclès, à Cétauria. On dit qu’Aristote tomba dans la disgrace d’Alexandre, à cause que Callisthène qu’il avait recommandé; et que, pour le chagriner, ce prince agrandit Anaximène et envoya des présents à Xénocrate. Théocrite de Chio fit une épigramme contre lui, qu’Ambryon a rapportée dans la vie de Théocrite :

Le vain Aristote a élevé un vain monument à l’honneur d’Hermias, eunuque, et escale d’Eubule.

Timon critique aussi son savoir, qu’il appelle la légèreté du discoureur Aristote.

Telle fut la vie de ce philosophe; voici son testament, à peu près comme je l’ai lu :

  1. Le mot de figue entre dans le mot de délateur, ou d’envieux.