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ARCÉSILAS.

Étant près de mourir, il disposa de ses biens en faveur de Pylade, son demi-frère, en reconnaissance de ce qu’il l’avait mené à Chio, à l’insu de Mœréas, son frère ainé, et de là à Athènes. Il ne fut jamais marié et ne laisse point d’enfants. Il fit trois testaments; le second, il le déposa à Athènes chez un de ses amis, et envoya le troisième à un de ses parents nommé Thaumasias, en le priant de le conserver; il lui écrivit aussi cette lettre :

ARCÉSILAS A TRAUMASIUS, SALUT.

« J’ai donné mon testament à Diogène, qui vous le remettra, étant souvent malade et valétudinaire. J’ai pris cette précaution afin que, s’il m’arrivait de mourir inopinément. Je ne m’en aille pas en vous faisant quelque tort, après avoir reçu tant de marques de votre affection pour moi. Vous fûtes toujours le plus fidèle de mes amis, soyez-le encore par rapport au dépôt que je vous confie; je vous en prie, tant en considération de mon âge que de notre consanguinité : souvenez-vous donc de la confiance que je mets dans votre bonne foi, et soyez juste envers moi, afin qu’autant qu’il se peut, mes affaires soient en bon état. J’ai deux autres testaments l’un a Athènes chez un de mes amis; l’autre est chez Amphicrite, à Erétrie. »

Selon Hermippe, il mourut d’une fièvre chaude, dont il fut attaqué pour avoir bu trip de vin, dans la soixante-quinzième année de son âge. Les Athéniens lui firent plus d’honneur qu’ils n’en avaient fait à personne. J’ai fait ces vers sur son sujet :

Arcésilas, pourquoi bois-tu jusqu’à perdre la raison? Je suis moins affligé de ta mort, que de l’affront que ton excès fait aux Muses.

Il y a eu trois autres Arcésilas : le premier fut poëte de l’ancienne comédie; le second, poëte élégiaque; le troisième, sculpteur, sur lequel Simonide composa cette épigramme :

Cette statue de Diane coûta deux cents drachmes de Parium, de