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CRATÈS.

taient fait de petits logements, où ils habitaient près de son école.

il paraît avoir imité Xénocrate, et Aristippe, dans son quatrième livre des Déli es des anciens, dit qu’il eut pour lui une amitié particulière. Il parlait souvent de lui, vantait sa pureté de mœurs et sa fermeté, et l’imitait comme dans la musique on préfère le mode dorique aux autres. Il estimait aussi beaucoup les ouvrages de Sophocle, surtout ces endroits violent où, pour parler avec un poëte comique, il semble qu’il ait eu une chien molosse pour aide dans ses poésies. Il n’admirait pas moins le style de ce poëte dans ces autres endroits où, selon Phrynicus, il n’est ni ampoulé ni confus, et coule naturellement et avec grace; aussi disait-il qu’Homère était un Sophocle épique, et Sophocle un Homère tragique.

il mourut d’éthisie dans un âge avancé, et laissa un assez grand nombre d’ouvrages. Je lui ai fait cette épitaphe :

Passant, ici repose Polémon, consumé d’éthisie; ou plutôt ce n’est pas proprement lui, puisque ce n’est pas son corps que la corruption a rongé. Pour lui, il est montré au-dessus des astres.



CRATÈS.

Cratès, fils d’Antigène, naquit à Tria, bourg d’Athènes. Il fut disciple de Polémon, qui l’aima beaucoup, et lui succéda dans son école. Ils étaient si attachés l’un à l’autre, que non-seulement ils eurent les mêmes études pendant leur vie, et de formèrent l’un sur l’autre, mais qu’ils furent aussi ensevelis dans le même tombeau; de là vient qu’Antagore a fait leur éloge dans une épitaphe commune à tous les deux.

Ici reposent Polémon et Cratès qui furent unis de sentiments pendant leur vie. Passant, publie leur éloquence, et raconte