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SPEUSIPPE.

a encore celui d’avoir trouvé la manière de faire de petits tonneaux arrondis avec des douves fort minces.

Quand Speusippe eut le corps perclus d’un accès de paralysie, il manda Xénocrate, et le pria de vouloir bien se charger du soin de son école. Comme il se faisait mener dans une voiture à l’académie, on dit qu’il rencontra Diogène et le salua; mais que celui-ci lui répondit : « Je ne rends pas le salut à un gomme qui aime encore assez la vie pour la traîner dans l’état où tu es. » On dit pourtant que l’âge et le désespoir le portèrent à se donner la mort; ce qui est le sujet de l’épigramme que j’ai faite pour lui.

Si je n’avais appris que Speusippe est mort de cette manière, je ne croirais pas qu’un parent de Platon pût mourir ainsi : car ce philosophe n’eût pas attendu à mourir qu’il eût perdu tout espoir; il serait mort pour un beaucoup moindre sujet.

Plutarque, dans la Vie de Lysandre et de Sylla, dit qu’il mourut de la vermine qui sortait de son corps; et Timothée, dans ses Vies des Philosophes, dit qu’il était d’une complexion délicate. On raconte qu’un homme riche ayant pris de l’amour pour une personne laide, Speusippe lui dit : « Qu’avez-vous besoin de vous arrêter à cette femme? je vous en trouverai une plus belle pour dix talents. »

Il a laissé beaucoup de commentaires et plusieurs dialogues, parmi lesquels se trouve celui qui est intitulé Aristippe. Il y en a un sur l’Opulence, un sur la Volupté, un sur la Justice, un sur la Philosophie, un adressé à Céphale, un intitulé Céphale, un qui porte le nom de Clinomaque ou de Lysias, un intitulé le Citoyen, un sur l’Ame, un adressé à Gulaus, un qui a pour tire Aristippe, un intitulé Argument sur les arts; des dialogues en forme de commentaires, dont un s’appelle Artificiel; dix autres sont sur la Manière de traiter les choses semblables; des divisions et des arguments sur les choses semblables; un