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PLATON.

fait qu’on agit comme il faut; la justice empêche que, dans la société civile, on ne viole le droit de personne; la force encourage à persévérer, malgré la crainte et les dangers, dans ce qu’on a entrepris; la tempérance amortit les passions, rend invincible à la volupté, et contient dans les bornes d’une vie régulière.

Il comprend les différentes espèces de gouvernement sous ces cinq dominations : le légitime, le naturel, celui de coutume, l’héréditaire, le violent, ou le tyrannique. Le gouvernement est légitime lorsque celui dont le peuple fait choix gouverne selon les règles; il est naturel quand, à l’exemple de la supériorité que la nature a donnée aux hommes sur les femmes, on confie l’autorité aux hommes; le gouvernement de coutume est celui des maîtres et des précepteurs à l’égard de leurs disciples; le gouvernement est héréditaire, s’il passe des mains d’un descendant dans celles d’un autre, comme cela se pratique dans la personne des princes de Lacédémone et de Macédoine que la succession appelle au trône, en vertu des lois; enfin le gouvernement tyrannique et celui où la force l’emporte sur la raison, et auquel on n’obéit qu’avec peine et avec contrainte.

Platon compte dix espèces de rhétorique : il appelle exhortation un discours dans lequel l’orateur invite à entreprendre une guerre ou à donner du secours contre quelque ennemi; dissuasion, lorsqu’au lieu de proposer l’une ou l’autre de ces entreprises, il suggère le parti de la neutralité; accusation, s’il représente le tort qu’on a fait d’un côté et le dommage souffert de l’autre; défense, si on produit des preuves qu’on n’a ni violé les droits ni offensé la raison; louange ou éloge, quand l’orateur n’a que du bien à dire; censure, lorsqu’il fait voir la honte et les suites d’une mauvaise action. A ces distinctions il ajoute quatre observations sur le discours : premièrement, il veut qu’on considère ce qu’on doit dire; en second lieu, combien il faut parler; en troisième lieu, à qui l’on parle;