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PLATON.

fants, et ce penchant qui porte les proches, et même les animaux, à s’entr’aimer les uns et les autres; l’amitié sociale, qui n’est formée par aucun lieu du sang, nait d’une liaison formée par l’habitude, comme celle de Pylade et d’Oreste; l’amitié d’hospitalité est un attachement qui se contracte avec des personnes qu’on reçoit chez soi ou chez qui on est reçu, soit par lettres, soit par recommandation. A ces trois sortes d’amitié quelques uns en ajoutent une quatrième espèce, savoir celle qui nait de l’amour.

il partage le gouvernement civil en cinq états : le démocratique, l’aristocratique, l’oligarchique, le monarchique, et le tyrannique. Le démocratique a leu dans les villes où le peuple commande, élit les magistrats et fait les lois; l’aristocratique est celui ou ni les riches, ni les pauvres, ni les nobles, ni d’autres qui se sont acquis de la gloire, mais les plus gens de bien, ont l’administration publique; l’oligarchique a lieu lorsque les riches, toujours inférieurs en nombre aux pauvres, nomment les magistrats. L’état monarchique est de deux sortes : l’un est fondé sur les lois, comme celui de Carthage; l’autre sur la naissance, comme ceux de Lacédémone et de Macédoine, où les descendants de la race des princes succèdent à la royauté. On appelle un état tyrannique quand un peuple reçoit la loi de quelqu’un qui s’est emparé de l’autorité souveraine par artifice ou par violence.

Platon admettait trois genres de justice, l’une qui s’exerce envers les dieux, la seconde envers les hommes et la troisième envers les morts. Faire des sacrifices, suivant les cérémonies établies, et révérer les choses sacrées, c’est rendre aux dieux le culte qui leur est dû. Restituer un dépôt au prochain, est un acte de justice à l’égard de la société. Assister aux obsèques des morts et respecter leurs sépulcres, c’est remplir la troisième partie de la justice.