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PLATON.

aux dangers par devoir; à présent, je le fais par amitié pour un homme qui réclame mes bons offices.

Phavorin, dans le huitième livre de son Histoire, dit qu’il est le premier qui ait mis les dialogues en crédit. Il enseigna à Léodamas de Thasse la manière de connaître les choses en faisant l’analyse. Il fut le premier qui se servit en philosophie des noms d’antipodes, d’éléments, de dialectique, de qualité, de longueur dans le nombre, de la superficie plane, de l’horizon, de la Providence divine. Il fut aussi le premier des philosophes qui contredit le discours de Lysias, et qui a senti l’usage qu’on pouvait faire de la grammaire; mais comme il a critiqué la plupart de ceux qui l’ont précédé, on demande souvent pourquoi il n’a rien dit de Démocrite.

Néanthe de Cyzique dit qu’étant venu aux jeux olympique, il s’attira les regards des Grecs, et que ce fut là qu’il eut une conversation avec Dion, qui se préparait à faire la guerre à Denys. On trouve dans le premier livre des Commentaires de Phavorin, que Mithridate de Perse fit élever une statue à ce philosophe dans l’académie, avec cette inscription : « Mithridate Persan, fils de Rhodobate, a dédié aux Muses cette image de Platon, qui est l’ouvrage de Silanion. »

Héraclide dit que Platon était si retenu et si posé dans sa jeunesse, qu’on ne le vit jamais rire que des lèvres. Cependant sa modestie ne le garantit pas des traits des poëtes comiques; Théopempte, dans son Auiochare, le raille en ces termes : « Un ne fait pas un, et à peine, selon Platon, deux font-ils un. » Anaxandride dans son Thésée, en parle ainsi : « Lorsque, semblable à Platon, il avale goulument des olives. » Timon fait un jeu de mots sur son nom en disant ces paroles : « Adroit comme Platon à forger des prodiges. » « Tu viens à propos, dit Alexis, dans sa Méropide; mais moi je vais et je viens en me promenant. Aussi morne que Platon, je ne trouve