Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/134

Cette page n’a pas encore été corrigée
118
PLATON.

nias, pendant le gouvernement duquel Périclès mourut.

Antiléon dit, dans son deuxième livre, que Platon était du bourg de Collyte ; d’autres le font naître à Égine, dans la maison d’un certain Phidiadas, fils de Thalès, selon Phavorin, dans son Histoire diverse, le père de Platon ayant été envoyé avec d’autres pour former une colonie dans cet endroit, d’où il revint à Athènes, lorsque les habitants d’Égine, secourus parles Lacédémoniens, chassèrent cette colonie. Il donna aussi aux Athéniens des jeux dont Dion fit les frais, comme le rapporte Athénodore dans le huitième livre de ses Promenades.

Platon eut deux frères nommés Adimante et Glaucon, et une sœur nommée Potone, qui fut mère de Speusippe ; il eut pour maître de ses études Denys, dont il parle dans ses Rivaux, et il fit ses exercices chez Ariston d’Argos, maître de lutte, qui lui donna le nom de Platon, à cause de la bonne disposition de son corps ; au lieu qu’auparavant on l’appelait Aristoclès, du nom de son aïeul, comme le rapporte Alexandre, dans ses Succissians ; d’autres croient qu’on lui donna ce surnom pour son éloquence, ou parce que, selon la remarque de Néanthe, il avait le front fort large. Il y en a aussi qui disent avec Dicéarque, dans le premier livre de ses Vies, qu’il combattit dans les jeux isthmiques pour le prix de la lutte. Il s’appliqua aussi à la peinture et à la poésie, ayant composé d’abord des hymnes bachiques, et ensuite des chants et des tragédies. Timothée d’Athènes dit, dans ses Vies, qu’il avait la voix faible ; et on rapporte que Socrate, ayant songé qu’il tenait sur ses genoux un jeune cygne, à qui il vint tout d’un coup des ailes, et qui s’envola avec un doux ramage, Ariston vint le lendemain lui recommander Platon ; sur quoi Socrate dit au père (pie son fils était le cygne dont il avait rêvé la nuit précédente.

Platon commença à enseigner la philosophie dans l’académie, et ensuite dans un jardin près de Colone, suivant ce que rapporte Alexandre, dans ses Successions,