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ARISTIPPE.

prétendent qu’elle est de Platon. Ayant eu une dispute avec Eschine, il lui dit peu de temps après : Ne nous raccommoderons-nous point, et ne cesserons-nous point de manquer de raison? Attendez-vous que quelque bouffon se moque de nous dans les cabarets et nous remette en bonne intelligence? Soyons amis, dit Eschine, j’y consens. Et moi aussi, reprit Aristippe; mais souvenez-vous que, quoique je sois plus âgé, je n’en ai pas moins fait les premières avances. En vérité, lui dit Eschine, vous avez raison, et votre cœur est meilleur que le mien; j’ai été la principale cause de notre querelle, et vous êtes l’auteur de notre réconciliation.

Voilà ce qu’on dit de ce philosophe. Il y a eu trois autres Aristippes : un écrivain qui a donné l’Histoire d’Arcadie; un autre qui était petit-fils du philosophe, et qui, pour avoir été instruit par sa mère, fut nommé Métrodidactus; le troisième sortit de la nouvelle académie. On attribue à Aristippe trois livres de l’Histoire de Libye, dédiés à Denys, écrits partie en langue attique et partie en langue dorique, et l’un desquels contient vingt-cinq dialogues. On lui attribue aussi les écrits suivants : Artabaze, le Naufrage, les fugitifs, le Mendiant, Laïs, Porus Laïs et son miroir, Hermias, le Songe, l’Échanson, Philomèle, les Domestiques, les Critiques, touchant ceux qui la blâmaient de boire du vin vieux et d’entretenir des femmes; les Censeurs, touchant ceux qui trouvaient à redire à sa friandise; une lettre à sa fille Arète; une autre à quelqu’un qui s’appliquait aux exercices ppour les jeux olympiques; deux interrogations; différents écrits sententieux, un à Denys, un touchant la représentation, le troisième à la fille du tyran, le quatrième à un homme qui se croyait méprisé du public, et le dernier à un autre qui faisait le donneur de conseils. Plusieurs disent qu’il a composé six livres sur divers sujets; mais d’autres, et Sosicrate de Rhodes en particulier, soutiennent qu’il n’a rien écrit. Sotion et Panœtius disent que ses œuvres consistent en un