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vaincre ceux qui se distinguent dans les combats de force. La victoire appartient donc avec justice à qui est le maître dans tous ces exercices.

Il serait injuste de passer sous silence les présents que les dieux firent à Hercule pour honorer sa vertu ; car lorsqu’il se fut retiré de la guerre pour se délasser dans les fêtes, dans les assemblées et jeux, chacun des dieux l’honora d’un don convenable. Minerve lui donna un voile, Vulcain une massue et une cuirasse. Il y eut une grande émulation entre ces deux divinités : Minerve se livrait aux arts concernant les plaisirs de la vie pacifique, et Vulcain ne travaillait qu’aux arts de la guerre. Parmi les autres dieux, Neptune lui donna un cheval, Mercure une épée, Apollon un arc, et il lui apprit à s’en servir. Cérès, voulant aussi honorer Hercule, institua les petits mystères pour l'expiation du meurtre des Centaures. On cite une particularité de la naissance d’Hercule : de toutes les femmes que Jupiter aima, la première fut Niobé, fille de Phoronée, et ladernière fut Alcmène. Les mythographes comptent seize générations depuis Niobé jusqu’à Alcmène. Jupiter commença donc à engendrer des hommes avec une femme qu’Alcmène comptait parmi ses ancêtres, et il finit par celle-ci tout commerce avec des mortelles, car il n’espérait plus avoir des enfants dignes de leurs aînés, et il ne voulait point gâter ce qui était bon par un mauvais mélange.

XV. Les Géants faisaient la guerre aux immortels près de Pallène1. Hercule vint au secours des dieux; il tua un grand nombre de ces enfants de la Terre, et acquit une grande renommée. Jupiter donna aux seuls dieux qui l’avaient secouru le nom d’Olympiens, afin que par cet honneur le brave pût être distingué du lâche. Quoique Bacchus et Hercule fussent nés de femmes mortelles, ils furent cependant honorés du nom d’Olympiens, non-seulement parce qu’ils étaient fils de Jupiter, mais aussi parce que, obéissant aux penchants de leur père, ils avaient adouci par leurs bienfaits la vie des hommes.

1 Ville de la Macédoine.