« On donne une interprétation physique de ce mythe, en disant que Bacchus, fils de Jupiter et de Cérès, signifie que la vigne s’accroît, et que son fruit, qui fournit le vin, mûrit par le moyen de la terre (Cérès), et par la pluie (Jupiter). Bacchus, déchiré dans sa jeunesse par les enfants de la terre, signifierait la vendange que font les cultivateurs ; car les hommes considèrent Cérès comme la terre. Les membres qu’on a fait bouillir indiqueraient l’usage assez général de faire cuire le vin pour le rendre meilleur et lui donner un fumet plus suave. Les membres déchirés par les enfants de la terre et remis dans leur premier état par les soins de Cérès, expriment qu’après qu’on a dépouillé la vigne de son fruit, et qu’on l’a taillée, la terre la met à même de germer de nouveau, selon la saison de l’année. En général, les anciens poètes et les mythographes appellent la terre, en tant que mère, du nom de Cérès (Déméter). Tout cela est conforme aux chants d’Orphée, et aux cérémonies introduites dans les mystères dont il n’est pas permis de parler à ceux qui n’y sont pas initiés. » (Livre III, chap. 62.)
Ainsi donc, l’interprétation physique du mythe de Bacchus est conforme aux cérémonies des mystères qu’il est défendu de révéler aux profanes. Prenons acte de ces paroles de Diodore qui, selon toute apparence, était initié dans les mystères.
C’est surtout dans les paroles suivantes que Diodore semble soulever un coin du voile qui dérobait la science des initiés aux yeux du vulgaire.
« C’est, dit-il, en imitation de la puissance naturelle du soleil que les arts pratiqués par l’homme, disciple de la nature, arrivent à colorer la matière et à la faire varier