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avoit eues lorsque les Grecs l'attaquaient de plusieurs côtés, avait fait dé très grandes levées de troupes dans l'île et l'avait rangée presque toute entière sous son obéissance. Denys cependant assiégeait la ville de Rhegium depuis onze mois et comme il avait fermé toute avenue aux secours qu'elle aurait pu recevoir, les citoyens se voyaient réduits à une affreuse disette des choses les plus nécessaires. Car on dit qu'en ce temps là le médimne de blé coûtait cinq mines; ils furent d'abord réduits à manger les chevaux et les autres bêtes de charge, et dans la suite à en faire cuire les peaux pour leur nourriture; enfin ils se virent obligés de sortir de la ville pour aller comme des animaux brouter l'herbe autour des murailles ; tant il est vrai que la loi cruelle de la faim réduit l'homme à oublier lui-même la dignité de son espèce. Denys apprenant cet excès de misère non seulement n'en fut point touché mais il fit mener en ce même endroit les chevaux de son armée, afin qu'ils