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pèchent par la lourdeur de l’exécution ; les draperies, tourmentées, manquent de vérité. En revanche, l’attitude des rois est simple et noble ; les animaux sont traités avec une grande habileté de main par des artistes de talent, comprenant bien mieux la sculpture décorative que les auteurs des bas-reliefs officiels sculptés à la partie supérieure des quatre tombes achéménides.

Le dernier de tous les monuments du groupe de Nakhchè Roustem, et peut-être le plus intéressant d’entre eux, se trouve au sud des hypogées. Ce sont deux atechgas (autels du feu) jumeaux, taillés dans le roc en place. Ils se composent d’une table carrée supportée par quatre arceaux en plein cintre, reposant sur des colonnes

LES ATECHGAS(AUTELS DU FEU) DE NAKHCHÈKOUSTKVI.

engagées dans les angles des pyrées. Une ligne de merlons triangulaires couronne la partie supérieure de l’autel. Tous ces ornements sont barbares, grossièrement exécutés et procèdent d’un art beaucoup moins avancé que celui des monuments élevés sous le règne de Cyrus. Si l’on rapproche cette donnée du caractère franchement assyrien des merlons, des colonnes engagées et des arcs en plein cintre, on se convainc aisément que les atechgas de Nakhchè Roustem sont les plus anciens monuments des plaines du Polvar et de la Merdach, et remontent au delà du règne de Cyrus.

Les pieux souvenirs et les traditions qui se rapportaient à ces antiques autels du feu engagèrent probablement Darius à choisir comme nécropole royale les rochers avoisinant les pyrées. Les mêmes motifs sans doute amenèrent à leur tour les Sassanides à faire graver leurs exploits sur les parois de cette montagne célèbre. De tous temps les sectateurs de Zoroastre