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la benne et son précieux fardeau. Le désespoir de Darius fut profond, il ordonna de saisir les coupables et les fit tous empaler sous ses yeux.

Au-dessous des tombes achéménides se Irouvent les célèbres scul ptures sassanides auxquelles l’ensemble des monuments placés à l’entrée de la plaine de la Merdach doit le nom de Nakhchè Roustcm (Dessins de Houstem).

L’un de ces bas-reliefs, long de onze mètres environ, représente le triomphe de Chapour sur Valérien. Le roi perse est à cheval ; l’empereur romain, lauré, vêtu d’une tunique et du paludamentum, implore à genoux la pitié du vainqueur. L’humble attitude prise par le prisonnier ne l’empêcha pas de servir pendant six ans de marchepied au souverain sassanide, et d’être finalement empalé et promené en guise de trophée à la tête des armées victorieuses.

CUAPOtll TRIOMPHANT.

Sur les fonds du bas-relief est gravée une inscription en langue pelilvi qui rappelle la victoire d’Édesse remportée par Chapour sur les Romains. Le sujet traité sur le deuxième tableau est difficile à comprendre. Deux rois à cheval tiennent un symbole d’alliance, et contrastent par leur impassibilité avec la fougue de deux guerriers que l’on voit, dans une troisième composition, se précipiter l’un sur l’autre, la lance en arrêt, semblables aux preux du Moyen Age.

Le dernier de ces bas-reliefs, placé presque au niveau du sol, est malheureusement fort dégradé.

La sculpture monumentale des Sassanides sem ble plutôt procéder de l’art romain que de l’art grec. Les figures, soigneusement martelées depuis l’ère musulmane, sont dans un état qui ne permet pas d’apprécier le modelé et le fini des nus ; mais les mains, souvent intactes,