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D’hier, de l’avenir ! jauge, la toise en main, Le ciel par kilomètre ou bien par centiare ; Drape-toi d’un suaire ou coiffe une tiare ; Tâte dans le cercueil l’affreux nœud gordien ; Prends-toi pour unité ; fais-toi méridien ; Ajoute ta raison, ton but ; ta conjecture Et ta pensée ainsi qu’un faîte à la nature ; Mets sur cette Chéops le pyramidion ; Sois un convertisseur comme Spiridion ; Sois un avertisseur comme le coq sonore ; Monte sur le cheval terrible de Lénore, Ayant pour t’éclairer le feu de ses naseaux, Et la lumière qu’ont les spectres sur leurs os ; Superpose et bâtis comme une tour solide Wiclef, Leibnitz ; le diacre Ambroise, Basilide, Swedenborg, Lyranus, Rupert, Abulensis, Cardan, sous l’escarboucle inexprimable assis, Photin, Cassiodore, Alcidamas, Eusèbe, Potamon d’Héraclée et Paphnuce de Thèbe, Tous les docteurs, vrais, faux, grands, petits, inconnus, Connus, depuis Sophron jusqu’à Théotechnus, Les devins, les savants, Paris, Rome, Épidaure, Les poëtes sereins, ces frères de l’aurore Faits de la même pourpre et dorés du même or, La congrégation des pères de Saint Maur, La grâce, le péché, l’oraison impétrante, Les vingt-cinq sessions du concile de Trente, Les feuillets sibyllins tombés on ne sait d’où, Le livre turc, le livre hébreu, le livre hindou ; Passe les jours, les nuits ; deviens blanc dans les rêves ; Sois Jérôme ; oui, sois Jean rôdant le long des grèves ; Sois Dante pour penser et sois Newton pour voir ; Sois Origène, Euler, Platon ! Veux-tu savoir Ce que tu construiras sur Dieu ? de la fumée.