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Questionne l’autel d’Isis ou d’Astarté, Ou les temples payens, peu salués des sages, Ayant de noirs corbeaux nichés dans leurs bossages, Ou le blême Irmensul debout dans le menhir ; Creuse dans le passé, creuse dans l’avenir ; Regarde fixement le Temps noir qui feuillette L’homme et la vie avec son pouce de squelette ; Épèle l’univers que le souffle créa, Texte dont chaque monde est un alinéa ; Chiffre et déchiffre ; éprouve, interprète, proclame ; Confronte ce que l’homme a d’ombre dans son âme Avec ce que le ciel a d’âme dans sa nuit Relance Olympe ermite au fond de son réduit ; Interroge le ver sur la toile qu’il file ; Montre et vois ; fais la pâque ainsi que Théophile Le quatorzième jour de la lune de mars ; Visite Ammon ; tiens tête aux colosses camards Conteste, affirme ; nie, attends ; dis ton rosaire ; Sens la terre trembler — sous toi comme Césaire ; Prêche avant d’être prêtre ainsi que Bellarmin ; Exprime en ton cerveau tout le savoir humain Fais-toi de tout comprendre une étrange prouesse ; Vois venir au-devant l’un de l’autre Boèce Et Saint-Denis, chacun sa tête dans sa main ; De la même façon fais le même chemin ; Hante les profondeurs dont Pythagore est pâle ; Commente nuphre, Adon, Glareanus de Bâle Sois druide, fakir, bonze, magicien ; Installe, si tu veux, sur le modèle ancien, Au-dessus des brouillards de l’erreur chimérique, Une sagesse avec entablement dorique ; Sois le médiateur des aveugles Volta